Série - Le Téléphone dans l'art
Évidemment pas facile de trouver des œuvres anciennes pour ma série téléphone, mais tout de même, cette sublime affiche de Jules Chéret date de 1890 !
Les services de musique par téléphone et les juke-boxes à pièces ne sont pas des innovations du XXe siècle mais du XIX. Le Théâtrophone, et son équivalent londonien l'Electrophone, ont été les premiers systèmes commerciaux à diffuser des opéras et d'autres événements musicaux par le biais d'un réseau de fils téléphoniques. L'affiche de Chéret représente une Parisienne à la mode, habillée pour une soirée à l'Opéra, écoutant pour cinq centimes de la musique en direct, en stéréo.
Félix Vallotton, "Au marché", 1887.
Vallotton est né à Lausanne, en Suisse, en 1865 - il prend la nationalité française en 1900. En 1882, il s'installe à Paris pour étudier l'art à l'Académie Julian. Ses premières peintures, principalement des portraits, sont dans la tradition académique. En 1885, il peint son premier autoportrait, peinture qui reçoit une mention "honorable" au Salon des artistes français en 1886. Au cours de la décennie suivante, Vallotton peint, écrit articles et critiques d'art et réalise de nombreuses estampes.
Il rejoint le groupe des "Nabis" en 1893, auparavant il s'initie à la photographie vers 1889, ses cadrages spontanés se retrouvent dans sa peinture ; il saisit des sujets de dos, des enfilades de pièces, des scènes en plongée ou contreplongée, tels des clichés photographiques pris sur le vif réinterprétés en peinture et sublimés. On est proche de l'art naïf ou art brut, comme Dubuffet ou Chaissac.
Tsuguharu Foujita, barreau de chaise aux doigts, boucle d'oreille, tong et sublime bracelet, pas mal le look pour 1928. Et quelle belle photo d'André Kertesz !
Bientôt, les nouvelles générations ne comprendront même plus ce qu'est cet objet ! Pourtant, quoi de plus naturel un homard sur un téléphone, naturel pour un surréaliste, bien sûr.
"Téléphone aphrodisiaque" de Dali, 1938.
Alfred Hitchcock photographié en 1954 sur le set du film "Dial M for Murder".
"Ohhh... Alright..." de Roy Lichtenstein, peint en 1964, œuvre iconique du Pop Art.
Joan Miró, à gauche "La Demoiselle du téléphone et à droite, "Le gardien de nuit".
Franchement, il demeure le plus jeune, le plus audacieux, le plus inventif, ne craignant jamais d'écorner son image, bref il est resté libre !J'ai réuni ces deux immenses lithographies (125 cm de haut tout de même) avec photomontage, car publiées en même temps, en 1971, par mon grand-père. Elles sont parfaites pour ma série téléphone.
"Wrapped Telephone, Project for L. M. Ericsson Model", de Christo, 1985.
"Nuclear Telephone Discovered in Hell" de 2003, de Abu-Bakarr Mansaray né au Sierra Leone, découvert lors de la biennale de Taipei.
Un des artistes les plus importants aujourd'hui, toujours de l'humour, de très belles construction. Daniel Arsham, collaboration avec Dior pour ce "Eroded relic Telephone", 2020, une édition de 250 exemplaires ultra collectible !