Dans son atelier, en 2019
Aki Kuroda est un artiste japonais qui vit et travaille à Paris.
Il est né le 4 octobre 1944 à Kyoto et commence à peindre dès l’âge de trois ans. Enfant, il est fasciné par la revue surréaliste Minotaure que son père reçoit de Paris. Élevé dans un milieu culturel, un de ses aïeuls fut le premier japonais à visiter Vincent van Gogh dans son atelier parisien.
Aki Kuroda expose pour la première fois à 10 ans, il se plaît à dire qu’il peint depuis qu’il sait tenir un pinceau.
Aki âgé de 5 ans, Kyoto 1950.
Dans sa jeunesse, il rencontre James Lee Byars qui le pousse à composer ses premières performances. Aki suit des études d’histoire de l’art, voyage, séjourne à New York puis à Paris où il s’installe définitivement en 1970.
Il ne fréquente que rarement les musées, préférant l’ambiance de la ville, des cafés, des rues. Il emmagasine les images de lieux qui le fascinent, Carnac, les places de Rome, le palais du Facteur Cheval, le jardin fantasmagorique de Bomarzo, les arènes et les Corridas de Séville… Mais surtout, il aime analyser le mouvement des passants dans Paris.
Kuroda, installation, Nagoya, 1983
Dans les années 1970, à Paris, il crée des installations avec des haricots secs, des morceaux de bois et des fragments de plâtre auxquels il donne la forme de cailloux qu’il peint puis dissémine dans de grandes boîtes posées au sol. Sans public, il réalise clandestinement une performance nocturne dans le jardin du Luxembourg.
La première exposition personnelle d’Aki Kuroda a lieu en 1978, en Allemagne. En 1980, il est sélectionné pour la XIe Biennale de Paris et en 1994 pour la Biennale de Sao Paulo.
Kuroda pour le Sommet Européen en 1987
Ses œuvres font régulièrement l’objet de grandes expositions : Doland Museum de Shanghai, Musées d’Art Moderne de Tokyo et de Osaka, Maison Européenne de la Photographie de Paris, Museum of Imperial City de Pékin, Musée National de Bratislava, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, Municipal Gallery of Modern Art de Dublin, Centre d’Art Bouvet-Ladubay à Saumur, Casa França-Brasil de Rio de Janeiro, ainsi que divers centres d’art et galeries au Brésil, Irlande, Japon, Allemagne, Danemark et États-Unis…
Installation dans la Chapelle de l'Hôtel Dieu à Troyes, 1989
De magistrales commandes publiques et privées marquent son parcours. Aki Kuroda a réalisé des œuvres murales pour les architectes Tadao Ando, Pistre & Valode, le Studio Nikken Sekki ou Richard Rogers. Œuvres pour le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, l’École Nationale des Douanes de Tourcoing (œuvre inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques), le Pôle Universitaire Léonard de Vinci à La Défense, la Maison de la culture du Japon à Paris, l’immeuble Mauboussin à Tokyo, the Otemae Univerity au Japon, the Tokyo Dome City Hall ou dans une rue de Paris, avec une peinture monumentale face au Ministère de la Culture.
Kuroda pour le Musée de Strasbourg, le restaurant.
Aki Kuroda est intimement lié au milieu littéraire. Marguerite Duras accompagne d’un texte original sa première exposition à la Galerie Maeght. De 1985 à 1994, avec Yoyo Maeght et Didier Ottinger - aujourd’hui directeur adjoint du Centre Pompidou de Paris - ils éditent Noise, revue d’art proposant une confrontation d’œuvres originales d’artistes contemporains réalisées en lithographie et de textes inédits de poètes, d’écrivains et de philosophes, revue à laquelle participèrent, entre autres, Jacques Derrida, Michel Serres, Philippe Lacoue-Labarthe, Anne Tronche, Yves Simon, Michel Foucault, Philippe Sollers, Pascal Quignard, Marcellin Pleynet. En 1992 Noise reçoit le Prix Vasari de la meilleure revue d’art.
Hamlet illustré par Aki Kuroda pour Gallimard, 2017
En 2017, les Éditions Gallimard lui laissent carte blanche pour illustrer Hamlet de Shakespeare dans un grand volume agrémenté de 50 dessins originaux.
Aki Kuroda se joue de l’espace-temps, du cosmos, de l’univers ou de la réalité. Pour nourrir son imaginaire, il n’a pas hésité à se rapprocher de grands scientifiques, astrophysiciens comme Hubert Reeves, et poursuit ses recherches auprès des concepteurs de la fusée Ariane.
Aki Kuroda, Spectacle "Passage de l'heure bleue"
Centre Pompidou, 1989
En parallèle de son travail pictural, Aki Kuroda crée des spectacles performances dans lesquels il mêle différentes formes artistiques. Il conçoit des décors de ballets tels que Parade repris par Angelin Preljocaj pour l’Opéra de Paris et le Festival d’Avignon ou Passage de l’heure bleue pour le Centre Georges Pompidou de Paris.
Il se dit un homme de passages entre les cultures, entre l’Orient et l’Occident, entre le calme épuré de l’univers zen et le fourmillement du graffiti, entre l’âme et le corps, entre les mythes archaïques et le futur à inventer.
Aki Kuroda développe librement et sous toutes formes ses recherches artistiques, tout autant en peinture, photographie, sculpture, architecture, scénographie, décors, installation, performance ou happening.
Aki Kuroda, "Parade" pour l'Opéra Garnier de Paris
et le Festival d'Avignon, 1993
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