.Bazaine

Jean Bazaine dans son atelier de Clamart , 1978.
Jean Bazaine dans son atelier de Clamart , 1978.

Jean Bazaine (1904-2001) supporte difficilement une étiquette. Si son œuvre dégage une dimension sacrée, elle conserve ses secrets. L’artiste fut-il marqué par les vitraux de la cathédrale de Chartres, retenant la leçon de son maître Bonnard ? Abstrait Bazaine ? Le monde qu’il nous livre lui appartient en propre avec toute sa part de mystères. Tout son travail relève d’une vision intérieure profonde. Rien d’isolé chez lui, mais un tissu en perpétuel mouvement, comme un tourbillon stellaire. Pas étonnant qu’il ait réalisé à plusieurs reprises des vitraux d’églises ou de chapelles. Il expose dès 1949 et jusqu’à sa mort, en 2001, à la Galerie Maeght qui le soutient et édite « L’être perdu » et « L’ombre, la branche ». Ces livres, à petit tirage, témoignent de sa proximité avec les poètes André Frénaud et Jean Tardieu. Tout son travail suit une lente et sûre évolution avec ses exigences, sans gratuité. Toujours à la poursuite du « sens caché des choses » cher à Aristote. Infatigable bâtisseur, il explore toutes les techniques, la tapisserie monumentale pour faire éclater les douze blasons des mois de l’année, la mosaïque pour orner la voûte de la station de métro Cluny à Paris, les décors et costumes de théâtre. Pas de spectaculaire écrasant dans son œuvre mais une séduction qui appelle une pause. Une beauté forte et profonde se révèle à celui qui donne le temps au temps. Comme la poésie, la peinture de Bazaine se lit, se respire et se médite.

Jean Bazaine, Mêlée de l’aube, 1972, huile sur toile, 139 x195 cm.
Jean Bazaine, Mêlée de l’aube, 1972, huile sur toile, 139 x195 cm.
Jean Bazaine , La Messe de l’homme armé, 1944, huile sur toile, 116 x73 cm.
Jean Bazaine , La Messe de l’homme armé, 1944, huile sur toile, 116 x73 cm.

blmod blbaz