Archives - Chaplin - Picasso - Giacometti

Une de mes photos d'archives préférées. Elle évoque tant de choses pour moi.
On voit ici, à gauche, ma maman, Paule Maeght, elle porte un bracelet en or fait par Alexander Calder et une broche faite par Georges Braque. Elle discute avec des génies du XXe siècle.
Charlie Chaplin, "Charlot", Jacques Prévert, son mégot toujours au bec, et Georges Braque.
Ils dînent à la Colombe d'or.
Prévert, c'est lui qui m'a donné mon prénom, Yoyo, Georges Braque, témoin de mariage de ma maman, que j'appelais Monsieur Braque, représentait la figure de grand-père pour moi, j'adorais aller dans sa maison, proche du parc Montsouris, à Paris, je me souviens de chaque détail de la cuisine, de l'office où, sur une table nous faisons de la pâte à modeler, et de l'odeur, mélange de peinture à l'huile de poêle à bois.
Baptisée à Saint-Paul, mes parents m'avait choisi Francis Roux comme parrain, alors je peux dire que mon premier passage à la Colombe d'Or, sa célèbre auberge, date que mes premiers mois d'existence.
Mon grand-père Aimé Maeght dans une des salles de sa Fondation, installant "Le Nez" d'Alberto Giacometti. Il s'agit du plâtre original offert, depuis, au Centre Pompidou par ma famille et qui est considéré comme une des pièces majeures de la collection nationale.
Pablo Picasso avec Françoise Gilot et leurs enfants, Claude et Paloma, 1953. C'est fou, Claude n'a pas changé ! Quant à Françoise Gilot qui, le 21 novembre 2022 fêtera ses 101 ans, elle est toujours aussi pétillante. Je l'ai rencontrée une fois à New York à l'occasion d'une exposition de ses peintures. Une femme exceptionnelle. Elle a survécu à Picasso, et ça quelle prouesse, sans doute parce qu'elle a toujours été libre et indépendante, Picasso l'a aimé autant pour sa beauté que pour son intelligence.
Merveilleux moment de création entre Giacometti et Annette.
"Un jour que nous déjeunons ensemble, Papy me demande si je veux l'accompagner au Centre Pompidou. Les travaux sont terminés, mais le bâtiment n'est pas encore ouvert au public. Il veut offrir une sculpture de Giacometti, "Femme assise". Elle est haute, soixante-dix-huit centimètres, et c'est l'édition 4/6. Une œuvre importante dans la carrière de l'artiste. Nous la chargeons dans la voiture avec son chauffeur et nous faisons conduire à Beaubourg. Pontus Hultén nous reçoit dans les bureaux presque vides. Je suis excitée par cette visite, malgré mes dix-huit ans, je suis très virulente contre le futur Centre Pompidou, qui prend la place d'un quartier de Paris que j'aimais tant. Papy tient à ce que cette œuvre maîtresse de la sculpture du XXe siècle rejoigne les collections nationales. Femme assise sera exposée pour l'ouverture au public."