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Whaaa ! Quelle photo !
Quand tous les arts s'entrechoquent et s'enrichissent mutuellement.
Pablo Picasso et Léonide Massine à Pompéi en 1917, photographiés par ? Par Jean Cocteau, tout simplement.
Léonide Massine fut, de 1915 à 1921, le principal chorégraphe des fameux "Ballets russes" de Serge Diaghilev. Après le départ de Vaslav Nijinski, la grande étoile masculine de la compagnie, ce fut Massine qui dansa ses rôles.
L'année de cette photo, il fait la chorégraphie du ballet "Parade" sur une base musicale d'Eric Satie, un poème de Jean Cocteau, des décors, costumes et rideau de scène de Pablo Picasso. Tiens, les mêmes compères.
Il faut avouer, et pourtant sans nostalgie, que c'était fantastique cette communauté artistique !

J'adore ces rencontres !
Pierre Soulages et Zao Wou-Ki.

Mon grand-père, Aimé Maeght, avec Alexander Calder.
J'ai eu une exposition de dix grands stabiles chez Maeght en février 1959. Mme Maeght, qui était très enthousiasmée par ces objets, était assez surprise et elle m'a dit : “Tu as dû te racler la cervelle pour trouver ça ?” Maeght devait être d'accord avec Guiguite parce qu'il m'a acheté toute l'exposition, en bloc, et comptant, avant l'ouverture ; c'était la première fois qu'un marchand me traitait de la sorte. Alexander Calder dans son autobiographie.
Eh oui, l'amitié, ça voulait dire quelque chose.
Alexander Calder photographié au coin de la rue Daguerre par Agnès Varda en 1955. Il reviendra souvent dans la rue Daguerre pour travailler dans les Ateliers ARTE Maeght de gravure et de litho. Quelle photo, elle en dit autant que tout un film !
Alberto Giacometti dans son atelier du quartier d'Alésia, entouré de ses peintures, photo Denise Colomb, Paris, 1954.
Superbe photo pour un moment historique, Alberto Giacometti, quelques instants avant l'inauguration de la Fondation Maeght, en juillet 1964, contrôle une dernière fois la disposition de ses sculptures dans la cour centrale qui dès lors sera nommée "Cour Giacometti".
"Début 2010, je soumets l'idée de faire une exposition Giacometti qui mettrait en lumière les relations entre Alberto et Aimé. Dès lors je mets tout en œuvre pour arriver au succès. Je sais qu'il faut trouver un angle exceptionnel, un titre attirant. Il faut monter une véritable stratégie, vite et bien, savoir s'entourer des meilleurs, investir pour atteindre les sommets, avoir de l'originalité et de l'inventivité tout en revalorisant et rappelant le génie d'Aimé Maeght. Le projet avance et je me rends à Londres où doit être vendue la sculpture "L'Homme qui marche" de Giacometti. J'anticipe un succès historique.
Je ne me suis pas trompée, record absolu : 104,32 millions de dollars. À l'issue de la vente, durant la nuit, j'envoie ce mail à plusieurs centaines de mes amis et journalistes :
"Je tiens à rassurer les fidèles et les amoureux de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght : non, la Fondation n'a pas vendu l'une des pièces majeures de sa collection.
En 1959, cette sculpture fut refusée dans le projet d'aménagement de la Chase Bank à New York, alors mon grand-père confia la cour de la Fondation en construction à Alberto Giacometti pour que L'Homme qui marche trouve enfin la place qu'il mérite. Les intérêts financiers n'ont jamais dicté les orientations de mon grand-père, mais quand le marché valide ses choix, passions et convictions, je ne peux qu'être émue.
Après un tel record, les visiteurs regarderont-ils avec autant de simplicité les Giacometti de Saint-Paul ? Mais oui, le regard est spontané, c'est ça la magie de la Fondation Maeght."